Le monde absurde de Dave

4.06.2007

Histoire de Métro - Épisode 2: Prochaine station: Beaubien

Je reviens de chez mon amie Julie. Elle est voisine des juifs hassidiques dans Côte-des-neiges. Après un voyage en autobus sur l'avenue Van Horne qui me mène jusqu'au métro Rosemont, je me vois confronté à un dilemme: continuer en autobus sur Rosemont et transférer sur Pie-IX ou prendre le métro.

Pas le temps de trop réfléchir, il est 0h15 et si je veux prendre le métro, il faut faire vite. J'opte donc pour le métro, puisque la température à l'extérieur est horrible: neige mouilleuse et froid humide, et juste l'idée de me retrouver coin Pie-IX et Rosemont à geler en attendant le prochain passage de la 139 me donne des frissons. Suite au temps doux de fin mars, j'avais fait passer mon habillement en mode printemps, n'ayant absolument rien compris de l'adage: "En avril, ne te découvre pas d'un fil..." En métro, au moins j'attendrai au chaud!

Je passe les tourniquets et descends sur le quai du métro. J'attends le métro quelques minutes. Le train du sens opposé passe et quelques secondes plus tard, le miens arrive. J'embarque: Prochaine Station Beaubien. Étant fatigué, mon cerveau ne me sonne aucune cloche. Je rêve à mon oreiller et à l'idée de baver paisiblement dessus.

La somnolence l'emporte: je suis entre deux mondes. Jusqu'à ce que j'entende: Prochaine station: Jarry! MERDE! Je suis dans la mauvaise direction! Mon lit s'éloigne...

Petit moment de panique. Je sors du métro à Jarry en me disant que si le dernier métro de la ligne orange direction Côte-Vertu est déjà passé, soit la course en taxi va me coûter une beurrée ou soit une longue épopée en autobus m'attend! Génial...

Finalement, le vroumissement qui annonce l'arrivée du métro me rassure et je cours pour finalement attraper le train que j'aurais du prendre pour aller vers Berri.

Première fois en presque 3 ans... Conseil: ne riez pas des gens qui se trompent de direction dans le métro. C'est trop facile! La vie se chargera de vous punir et ce sera votre tour d'avoir l'air ridicule. Vas-y Emile... fout-toi de ma gueule!

4.02.2007

Histoire de Métro - Épisode 1: Le bougre de Joliette

Dimanche, 20 heures et quelques minutes. J'entre dans le métro Joliette. Direction: Honoré-Beaugrand. Chemin inhabituel, puisqu'étant un Montréalais branché, j'ai plutôt l'habitude de me diriger vers Berri et ne résidant pas à l'Est du Stade, je visite rarement cette partie de la ville.

Je descends donc les escaliers qui me mènent au quai. Mon inconscient m'alerte: "Est-ce la bonne direction? Je ne suis pas habitué à ce ..." Je l'arrête sans le laisser finir sa phrase et je continue l'écoute de la musique que mon Ipod pousse dans mes oreilles. L'orgue d'Arcade Fire m'enivre: "Working for the Church while your family dies!!! "

De l'autre côté de la rame, un drôle de moustachu chambranlant s'époumone en hurlant à tue-tête: "Que je t'aime! Que je t'aime!". Johnny Holliday en aurait eu des spasmes cardiaques s'il l'avait entendu...

Le pauvre bougre avait l'air complètement saoul. Entre deux ou trois bouts de refrain lancés ici et là, il discutait avec les gens de son côté de la voie: "Je viens de sortir de thérapie, Crisse ça va ben!!" Moment savoureux et pathétique à la fois...

Il continue son manège: "Que je t'aime!!", jusqu'à ce qu'il aperçoive une fille qu'il semble trouver très de son goût de mon côté de la station. Il se mets à lui faire des saluts, à l'interpeler et à lui chanter personnellement: "Que je t'aime!! je te serre très fort", en se serrant lui-même pour simuler un câlin. PATHÉTIQUE!! Le cirque se poursuit sous les yeux amusés des gens qui assistent à la scène. Il y a de la communication non-verbal: les gens se regardent avec tous le même envie de bouffer de rire.

La métro direction Angrignon arrive finalement. La pauvre idiot, continuant de bénéficier de l'attention de tous, voulant continuer son numéro de clown, décide de faire semblant de se lancer devant le métro... Le train s'immobilise. Il entre dans le métro et par la fenêtre envoit un bec soufflé à sa belle Juliette de l'autre côté de la rame. À cette instant, Bono chuchotte à mes oreilles:

Jesus, Jesus help me
I'm alone in this world
And a fucked-up world it is too

Wake up, wake up dead man
Wake up, wake up dead man

Moment de vérité... Des gens comme ça, saouls morts à 20 heure un dimanche, c'est bien triste, mais ils ont beau respirer encore, pour moi ils sont déjà mort...